«Après l’assassinat du P. Jacques Hamel à la fin de la messe par deux jeunes hommes se réclamant de leur foi musulmane, je demande à Dieu la grâce de continuer le chemin du dialogue, un dialogue qui soit plus fort et plus vrai, plus intérieur. La panoplie des moyens de promotion ou d’oppression est devenue telle que la cause de la paix a multiplié ses fronts de combats, bien au-delà des conceptions classiques de guerre et de paix. Là où il y a la paix, il y a Dieu. Mais par manque d’attention à l’Esprit Saint répandu dans tout le Corps du Christ qu’est l’Église, on a privilégié l’action sacramentelle des ministres ordonnés au détriment de l’action testimoniale des fidèles, ignorant trop souvent leurs charismes, reléguant au second plan leur compétence, même en certains domaines temporels qui leur sont propres, les rendant en quelque sorte passifs et dépendants des clercs, alors qu’ils devaient développer une conscience vive de « , que le Pape François ne cesse de rappeler et promouvoir pour la conversion missionnaire de l’Église. Cela est possible et sera réalisé. Mais il y a plus à accomplir à la suite de ces témoins extraordinaires. Ce pessimisme, fruit des désillusions totalitaires, est en manque et en attente d’une pensée religieuse qui puisse secourir la raison humaine, et réveiller son aspiration à la paix dans les conditions actuelles de l’histoire du monde. Disons que je ne suis pas religieuse, mais spirituelle. La possibilité de la Paix comme tâche à accomplir par les hommes au nom de leur foi, et non seulement comme stratégie rationnelle à promouvoir, est l’oeuvre de l’Esprit et constitue le propre de la motivation des chrétiens à l’édification de la Paix. Ils passent leur vie sur la terre, mais ils sont citoyens du ciel. Le témoignage des chefs, animé par l’Esprit de discernement et de courage, et largement répercuté par les medias de communication, se prolonge dans le témoignage de vie des communautés qui rendent ainsi raison de leur espérance aux yeux du monde. Lancé le 16 janvier 2020, le Mouvement pour le Plaidoyer, la cohésion sociale, le retour de la paix et la réconciliation nationale (MPCRN), ne s'est pas donné de temps de flottement. Nous invitons à exprimer cette volonté à travers toutes les marches pour la paix qui auront lieu le samedi 21 septembre dans la cadre de la Journée internationale de la paix pour dire non à la guerre, non à la misère mais aussi non à toutes les violences et que cessent les violences policières. De cette rencontre naît la foi comme adhésion personnelle et appartenance ecclésiale, d’où partent des réseaux de relations à consistance variable selon la pureté de la communion au Christ Seigneur, et l’intégration des infrastructures anthropologiques que constituent la famille, l’école, la paroisse, bref la communauté ecclésiale qui vit de l’Eucharistie, et se développe par la charité comme réalité sacramentelle au service de la Paix du monde en Jésus Christ. Pendant longtemps, le recours à la peine de mort de la part de l’autorité légitime, après un procès régulier, fut considéré comme une réponse adaptée à la gravité de certains délits, et un moyen acceptable, bien qu’extrême, pour la sauvegarde du bien commun. À cette enseigne, la mission des chrétiens est d’apporter leur notion de Dieu dans le combat pour l’homme, au niveau du dialogue interreligieux devenu inséparable de la promotion de la fraternité humaine.
En effet, l’essence de l’évangélisation consiste à mener les hommes et les femmes de toutes cultures et de toutes les nations à la rencontre personnelle du Christ Sauveur, Prince de la Paix, car c’est Lui qui a réconcilié le monde avec Dieu par le don de sa Vie jusqu’à la mort et la résurrection.
Nous devons commencer par faire la paix là où nous nous trouvons, là où nous habitons. J’ai été marquée par ce que m’a dit un jour le dalaï-lama lors d’une rencontre à Ground Zero : À Assise, si on parle évidemment beaucoup de Dieu, je suis frappée de voir combien les conversations portent sur le monde réel. Qu’il suffise de rappeler quelques noms contemporains qui incarnent ce témoignage d’amour divin à notre époque : Sainte Teresa de Calcutta, missionnaire de la charité, qui ré-évangélise l’Occident à partir de l’Asie sa patrie d’adoption ; saint Oscar Arnolfo Romero, pasteur salvadorien intrépide dont la Parole courageuse et prophétique a déstabilisé, au prix de sa propre vie, un régime d’oppression ; Chiara Lubich, laïque italienne, fondatrice d’un grand mouvement d’unité et de dialogue, émule de sainte Catherine de Sienne ; « Les oeuvres d’amour sont toujours des oeuvres de paix. Cet état de choses requiert un approfondissement de la nature de l’engagement chrétien et de ses motivations fondamentales. Dans notre siècle, “le témoignage rendu au Christ jusqu’au sang est devenu un patrimoine commun aux catholiques, aux orthodoxes, aux anglicans et aux protestants” La Famille, c’est le nom de cette communauté basée dans l’est de Paris, dont les 3000 membres ne se marient qu’entre eux. Il n’y a que l’image trinitaire de Dieu, connue par Révélation, qui justifie en dernière analyse un monde réellement distinct de Dieu, qui existe de telle manière que sa divinisation soit possible sans préjudice de sa bienheureuse altérité.La foi est donc essentielle pour accéder à l’ultime intelligence du réel, et c’est pourquoi il ne faut plus avoir peur de réaffirmer, sans complexe et sans arrogance, la rationalité supérieure offerte par la foi. L’encyclique du pape saint Jean XXIII et le Concile Vatican II ont marqué des étapes décisives de l’engagement de l’Église pour la cause de la paix. Quoi peut mieux servir l’idéal universel de la fraternité humaine que les valeurs religieuses de la confiance, la prière, le pardon, l’hospitalité, la compassion, le souci des pauvres, le respect inconditionnel de la vie, le bénévolat, l’esprit de service, bref l’amour social ? Si, auparavant, l’ordre naturel des choses occupait une place prépondérante dans la vision et la motivation des chrétiens, souvent partagées par l’ensemble de la société, dorénavant les transformations et perturbations multiples de cet ordre changent aussi la manière de se situer.